Berchem-Sainte-Agathe s’oppose à l’unanimité au projet « Good living »
Ce jeudi 26 janvier, lors du Conseil Communal, Berchem-Sainte-Agathe s’est opposée, à l’unanimité, au nouveau projet de Règlement Régional d’Urbanisme « good living » adopté en première lecture par le Gouvernement régional.
Le RRU : c’est quoi, au juste ?
Le Règlement Régional d’Urbanisme (RRU) fixe, pour tout ou partie du territoire régional, la façon dont les bâtiments doivent être construits. Il énonce des règles relatives à la volumétrie, aux gabarits et à l’implantation des constructions, à la création de parkings, à l’accessibilité des personnes à mobilité réduite (PMR), etc. Le nouveau Règlement Régional d’Urbanisme a pour but de revoir l’ensemble des réglementations urbanistiques en Région bruxelloise.
Un avis défavorable à l’unanimité
Christian Lamouline, Bourgmestre en charge de l’urbanisme, a exprimé son mécontentement en relevant plusieurs objections principales qui démontrent que le projet est inadapté et inapplicable à Berchem-Sainte-Agathe. En effet, bien que ce projet présente des éléments positifs, il pose également de gros problèmes :
- Plus de constructions et de densification dans les intérieurs d’îlots (cours et jardins) ;
- Moins d’espaces verts et une qualité de vie moins bonne dans nos quartiers ;
- Moins de places de stationnement ;
- Plus de logements plus petits, avec une moins bonne qualité de vie.
Ce projet est loin de proposer des règles plus simples. Il conduira à une inflation de demandes de dérogations qui complexifieront le travail des services communaux. Au vu de la formulation très généraliste et « interprétable » de nombreux de ses articles, il ouvrira aussi la porte à des kyrielles de contestations et à de probables recours
C’est la raison pour laquelle le Conseil Communal a remis unanimement un avis défavorable.
Constructions en intérieur d’ilot et atteinte à la qualité du logement : une menace pour la qualité de vie
Plusieurs articles du nouveau projet de règlement reviennent à accepter les constructions en intérieur d’ilot. Pour la commune, il est indispensable de maintenir l’interdiction de constructions en intérieur d’îlot et préserver leur vocation première à savoir : des zones de cour et jardin comme c’est le cas actuellement. Le risque évident est de permettre l’accroissement de la densification urbaine.Ce projet va amener à construire davantage de logements de moins bonne qualité, réduire les espaces verts et la qualité de vie dans nos quartiers.
En outre, la commune s’oppose à la volonté du projet de diminuer la superficie minimale des logements. Elle estime essentiel de garantir des qualités résidentielles suffisantes au regard du nombre potentiel des occupants. Par exemple, une chambre à coucher principale d’une surface de minimum 9m² plutôt qu’actuellement de 14m² convient peut-être pour une ville comme Tokyo, mais pas pour Berchem-Sainte-Agathe.
Aménagement des voiries : des dispositions trop radicales
Le nouveau projet de règlement ne tient pas compte du contexte environnant et manque de nuances au vu de la grande diversité urbanistique du territoire régional. Ainsi, les voiries dont la largeur est inférieure à 6,20 m ne pourront plus être empruntées par la STIB. Concrètement à Berchem-Sainte-Agathe, le bus 20 ne pourrait plus emprunter la rue de Grand-Bigard.
Par ailleurs, la mesure qui veut que chaque voirie, sans exception, devra intégrer un aménagement cycliste complet et pleinement conforme aux dispositions du code de la route (et plus un simple tracé) est une aberration et la commune estime que cette mesure doit être limitée aux voiries hors « ville à 30 » ou aux tracés des Itinéraires Cyclables Régionaux. L’addition de ces règles va entrainer une diminution importante du stationnement dans l’espace public.
Réduire les places de stationnement : hors de question pour la commune
Une série de dispositions du nouveau projet de RRU implique que le stationnement des deux côtés de la voirie deviendrait purement et simplement impossible sur la majorité des voiries berchemoises. En outre, le projet restreint le stationnement en espace privé. La commune demande donc de maintenir la disposition actuellement en vigueur qui prévoit au moins un emplacement de stationnement par nouvelle unité d’habitation.
Il est essentiel de préserver la capacité de stationnement de la commune : chasser les voitures et imposer des aménagements de voirie qui ne répondent pas aux attentes des riverains, est impensable.
Pour une commune comme la nôtre, nettement moins bien desservie en transports en commun que le centre-ville et avec un parc immobilier où beaucoup de biens sont dépourvus de garages, une voiture est encore très souvent nécessaire et doit donc pouvoir être stationnée.
Il faut s’abstenir de transposer coûte que coûte un règlement applicable pour l’hypercentre à une commune comme la nôtre.